Les Suprêmes

Avec la participation de Chantal Thomas pour l'écriture du texte.

 

With the participation of Chantal Thomas - Writer

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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LES SUPREMES

 

 

Si ce n’était pas elles mais ils ? 

Une boîte de nuit improbable… quelques gestes, beaucoup de lumière, de la fumée… puis quelques regards et enfin quelques mots. 

Regarder danser les gens me fascine. 

Evoquer cette vie « dansée » quand on est un homme. J’aime l’idée qu’à l’instar des Cafés de la mémoire de Chantal Thomas, nous puissions faire part de témoignages autobiographiques jalonnés cette fois-ci de ces lieux et moments dansés tout au long d’une vie. 

J’aimerais me servir de clichés comme autant de fausses pistes comme pour mieux m’en éloigner, pour provoquer un temps et un espace sensible dessinant les cadres d’un témoignage dansé et même au-delà. 

Dans ce que pourrait être une évocation et certainement pas une illustration d’une discothèque, mon souhait est de dévoiler la fragilité et la sincérité de ces quatre garçons, de ces quatre Suprêmes, de nos quatre suprêmes au masculin. 

 

 

"A l'école déjà mon truc à moi c'était de danser. Mais dans une cour d'école? Pas évident pour le gamin que j'étais d'être en phase avec ses camarades.


Je me souviens de certains de mes camarades garçons, des plus grands et plus costaux, les caïds comme on les surnommait. Leur vie à l'école - et il en était de même par la suite au collège - pouvait se résumer à une succession de bagarres plus ou moins amicales ou plus ou moins hargneuses parfois aussi. Sans nul doute, il s'agissait d'un jeu qui constituait à s'évaluer les uns les autres sans cesse me semble-t-il, afin de savoir qui était le plus fort. Je compare ça aujourd'hui aux ajustements de règle au sein d'une meute de loups qui cherchent à déterminer qui est le chef.

Le constat était celui là, c'est souvent lors d'un match de foot que tout se joue pour ces caïds. De ces disputes autour d'un ballon, j'en garde le souvenir d'un ballet, un ballet où la chorégraphie, sa composition, sa partition est guidée par ce fameux et sacré ballon et toutes les règles de ce jeux que l'on appelle Football.


Les bousculades, jeux de jambe, courses, accélérations, arrêts soudains mais aussi, il faut le dire, de grande comédie sont autant de sources d'inspirations pour le danseur que je suis devenu.


Le foot à l'école, c'était une passion incompréhensible comme une maladie qui semble-t-il avait atteint tout garçon qui se respecte et qui je ne sais pourquoi, ne m'avait pas contaminé.


Aujourd'hui j'ai choisi de faire danser les autres. Et j'ai choisi cette boite noire qu'est le théâtre pour faire face au public comme un livre ouvert. Et ici j'ai choisi que ce livre regarde en arrière vers mes souvenirs qui jaillissent aujourd'hui avec force et sens car oui, mon « truc à moi » c'était et c'est encore aujourd'hui de danser.


Cette création est là et c'est sans "revanchardise" que je me sens maintenant assez fort pour m'adresser à ces bandes de Caïds dont j'étais exclu si souvent. Cette pièce est peut être une lettre adressée à ces Caïds qui forçaient tout de même le respect et dont je me moquais mais que quelque part j'admirais aussi.


Dans une cour d'école où les jeunes loups se regardent en chiens de faïence avant la bagarre... Dans un stade de foot, prétexte contrasté et magnifique à la danse selon moi qui détestait tant le foot...

 

Un théâtre qui n'illustre certainement pas, mais évoquerait plutôt un bal perdu, un dancing improbable où j'aurais tant aimé m'évader au lieu d'être à l'école ou au collège ..."


 

 

Hervé Koubi

 

*clin d'oeil au groupe de chanteuses américaines des années 70 mené par Diana Ross et dont la musique me donnait et me donne toujours envie danser! Référence qui semble être à l'opposé du thème évoqué au premier abord et qui pourtant illustre si justement et avec sens l'histoire de Mohamed ou de Giovanni qui préfèrent la danse au Football.

THE SUPREMES 

 

An improbable night club…some gestures, a lot of light, some smoke…then some glances and finally some words. Watching people dance fascinates me.

Evoke this ‘danced’ life when one is a man; I like the idea that, as in ‘Cafés de la mémoire’ by Chantal Thomas, we can partake in autobiographical accounts which in this instance position these places and ‘danced moments’ during the course of a life. I enjoyed using cliches as various ‘wrong turns’ in an effort to distance myself, to create a perceptible time and space which form the frame of a ‘testimony through dance’, and perhaps even to go beyond than that.


Hervé KOUBI - Extracts from creative notebook

 

 

Les suprêmes / The Supremes

 

Reportage / Report

L’ÉQUIPE ARTISTIQUE / THE ARTISTIC TEAM

 

 


Chorégraphie / Choreography : Hervé Koubi


Assistant chorégraphique / Choreographic assistant : Guillaume Gabriel

 

Danseurs/ Dancers : Guillaume Gabriel / David Guasgua / Carlos Ferreira Da Silva / Guillaume Milhac / Philippe Mesia / Carl Portal 

 

Textes / Text : Chantal Thomas

 

Création musicale / Original Score : Stéphane Fromentin - Gaël Desbois


Création lumière / Light design : Lionel Buzonie


Création Costumes / Costumes : Guillaume Gabriel