CE QUE LE JOUR DOIT A LA NUIT
"Tout jeune, avant de découvrir l’Art de la Danse et de m’y consacrer pleinement, j’étais fasciné par le dessin. Je garde
aujourd’hui cette même préoccupation dans ce que j’appelle, dans mon travail, mon goût pour la construction du geste et sa mise en espace. D’où je pars, où je vais, quel sera mon chemin… J’ai
probablement gardé ce goût indicible de laisser la trace du geste artistique doublé d’une préoccupation qui me tient à cœur, le rapport au temps.
Créer la matière chorégraphique en définissant les cadres d’un enjeu où l’espace et le temps seraient les outils, où le mouvement dansé serait le fil, où la construction chorégraphique serait un
enchevêtrement, mieux le tissage complexe aboutissant à un travail comparable à celui d’une dentelle : une partition. Mes jalons sont donc posés pour cette transposition, mieux encore cette
dématérialisation de cet objet qualifié d’art, en un mouvement dansé par définition éphémère. Une dématérialisation qui de manière paradoxale donne toute la matière à la danse.
Pour ce travail j’aimerais entre autres m’appuyer sur un élément historique afin de trouver les cadres qui inspireront les formes, les gestes puis les phrases
chorégraphiques, celui de l’une des origines supposées de la dentelle, celle venant d’Orient et reliée à la broderie. L’Algérie n’est pas l’Orient et pourtant c’est la terre par excellence de ce
grand courant artistique et littéraire appelé l’orientalisme. Alors c’est tel un orientaliste du 19ème siècle venu en Algérie pour donner vie à ses rêves d’Orient que je voudrais donner vie à mes
rêves d’enfant né en France et qui n’a découvert que sur le tard ses véritables origines et celles de ses deux parents, algériens de souche. Ce que le jour doit à la nuit - roman de Yasmina
Khadra, Directeur de Centre Culturel Algérien à Paris - se situe à ce moment et à cet endroit mêmes où mes parents ont tout quitté comme ils disent.
Partir à la quête de ce jour pour lui donner force et forme comme on part en quête de la Vérité ou plus exactement d’une vérité. La dentelle est avant tout par définition une manière de créer le
«jour», le jour dans un tissu, le jour dans la matière…
…le jour dans mon histoire et pourquoi pas, sans paraître trop ambitieux et encore moins prétentieux, dans l’Histoire. Elle constitue ici un « prétexte « idéal, une
merveilleuse transposition dansée de mes chemins et ceux parcourus par chacun des danseurs rencontrés en Algérie, comme autant de fils se mêlant et s’entrecroisant, autant de liens aussi qui nous
unissent dans une histoire et une géographie commune, celle du grand bassin méditerranéen.
Célébrer ainsi la dentelle dans son raffinement, sa beauté tout en s’attachant à un travail de mémoire. Ce projet se situe au carrefour de deux préoccupations : mon goût pour la construction et la
composition dansée et une nécessité profonde de me rapprocher de mes origines en terre d’Algérie. Des liens à retrouver, d’autres à renouer et encore d’autres à construire ".
Hervé KOUBI - Notes de travail
WHAT THE DAY OWES THE
When I was young, before I discovered the Art of Dance and became fully devoted to it, I was fascinated by drawing. Today I keep this same preoccupation in what I
call, in my work, my taste for the construction of the gesture and its setting in space.Where I leave, where I am going, what will be my path ... I probably kept this unspeakable taste to leave the
trace of the artistic gesture coupled with a concern that heart, the relationship to time.
To create the choreographic material by defining the frameworks of an issue where space and time would be the tools, where the danced movement would be the thread,
where the choreographic construction would be an entanglement, the better the complex weaving leading to a work comparable to that of a lace: a score. My milestones are thus posed for this
transposition, better still this dematerialization of this object called art, into a movement danced by definition ephemeral. A dematerialization which in a paradoxical way gives all the material to
the dance.
For this work I would like to rely on an historical element in order to find the frames that will inspire the forms, the gestures and then the choreographic phrases,
that of one of the supposed origins of the lace, that coming from the Orient and connected to the embroidery. Algeria is not the Orient and yet it is the landof this great artistic and literary
current called Orientalism. So it is such a 19th century orientalist who came to Algeria to give life to his dreams of the Orient that I would like to give life to my dreams as a child born in France
and who only discovered its true origins and those of his two parents, ethnic Algerians. What the day owes to the night - novel by Yasmina Khadra, Director of the Algerian Cultural Center in Paris -
is at that moment and at the same place where my parents left everything as they say.
Going on the quest of this day to give it strength and form as one goes in search of the Truth or more exactly of a truth. Lace is above all by definition a way of
creating the "day", the day in a fabric, the day in the material ...
... the day in my history and why not, without appearing too ambitious and even less pretentious, in history. It constitutes an ideal "pretext", a marvelous
transposition of my paths and those traversed by each of the dancers encountered in Algeria, as so many threads mingling and intertwining, so many links also unite us in a history and a geography,
that of the great Mediterranean basin.
To celebrate the lace in its refinement, its beauty while attaching itself to a work of memory. This project is at the crossroads of two preoccupations: my taste for
the construction and the danced composition and a deep need to bring me closer to my origins in the land of Algeria. Links to be found, others to be renewed and still others to be built ".
Hervé Koubi – working notes
L’ÉQUIPE ARTISTIQUE / THE ARTISTIC
TEAM
Chorégraphie / Choreography : Hervé Koubi
Assistant chorégraphique / Choreographic assistant : Guillaume Gabriel - Fayçal Hamlat
Création Musicale / Original score : Maxime Bodson
Musique : Hamza El Din par Kronos Quartet, Jean-Sébastien Bach, musique Soufi
Arrangements : Guillaume Gabriel
Création lumière : Lionel Buzonie
Costumes : Guillaume Gabriel
PARTENAIRES / SUPPORTS
Coproductions : Ballet de l'Opéra National du Rhin - Centre Chorégraphique National / Centre Chorégraphique National de Créteil et du Val de Marne – Cie Kafig / Palais des congrès de Loudéac /
Centre Culturel de Vitré / Ballet Preljocaj – Centre Chorégraphique National d'Aix en Provence / Ballet Biarritz –Thierry Malandain – Centre Chorégraphique National.
Avec le soutien du conservatoire de Musique et de Danse de Brive-la-Gaillarde, de la Ville d'Uzerche, de la Ville d'Ussac, de l'Ecole Supérieure de Danse de Cannes, du Théâtre de Cusset, du
Channel – Scène Nationale de Calais, du Centre Culture Jean-Pierre Fabrègue de Saint-Yrieix-La-Perche, du Théâtre du Cloître de Bellac, du Domaine Départemental de l'étang des Aulnes – Conseil
Général des Bouches du Rhône Centre départemental de créations en résidence La création Ce que le jour doit à la nuit est labélisé Marseille Provence 2013.
Coproductions : Ballet de l'Opéra National du Rhin - Centre Chorégraphique National / Centre Chorégraphique National de Créteil et du Val de Marne – Cie Kafig / Palais
des congrès de Loudéac / Centre Culturel de Vitré / Ballet Preljocaj – Centre Chorégraphique National d'Aix en Provence / Ballet Biarritz – Thierry Malandain – Centre Chorégraphique National.
With the support of the ‘conservatoire de Musique et de Danse de Brive-la-Gaillarde’, of ‘la Ville d'Uzerche, of ‘la Ville d'Ussac’, from ‘l'Ecole Supérieure de Danse de Cannes’, from ‘Théâtre de
Cusset’, from ‘Channel – Scène Nationale de Calais’, from the ‘Centre Culture Jean-Pierre Fabrègue de Saint-Yrieix-La-Perche’, from the ‘Théâtre du Cloître de Bellac’, from the ‘Domaine Départemental
de l'étang des Aulnes – Conseil Général des Bouches du Rhône Centre départemental de créations en résidence’. The creation ‘Ce que le jour doit à la nuit’ is labelled ‘Marseille Provence
2013’.