Livres et parutions 

Danser ensemble

Comme le titre de ce livre le suggère, avec Hervé Koubi, la communauté règne, contre toute idée de communautarisme. Selon ses mots, « danser n’a de sens qu’ensemble ».
De mère musulmane, de père juif, Hervé Koubi confesse à son public, avant chaque représentation, que ses danseurs « sont (ses) frères ».
Ce rite de présentation se voit confirmé par les enjeux de ses pièces : la gestuelle, tant de Ce que le jour doit à la nuit que des Nuits barbares ou les premiers matins du monde, célèbre l’avènement de la paix, de l’éros, par-delà les guerres qui cimentent le monde méditerranéen, et, in  fine , la terre.
Au-delà de la présentation et de l’analyse de ses principales pièces, ce livre rassemble un portrait et un entretien avec Hervé Koubi, ainsi que de nombreux témoignages.

 

 

Ouvrage coordonné par Bérengère Alfort

Hervé KOUBI, le hip-hop des autres

Petit frère coruscant du jazz avec lequel il partage d’être une musique, une danse et une culture, le hip-hop, empruntant de la capoeira ou du phrasé griot, revendique son africanité fécondée d’Amérique. Mais, depuis quelques décennies, il fait ses universités sur le bitume de nos cités, devenant, au fil du temps, baromètre plus ou moins assumé des tensions sociales et manière de culture chorégraphique des « banlieues » bien de chez nous. Le hip-hop est une façon de danser qui, en tant que telle, ne relève d’aucune assignation à résidence artistique ou sociale. Pas plus que le « classique » ou le « contemporain », il ne signe un destin ; tout au plus, souvent, de mauvaises habitudes de regard ou de catégorisation géographique : ainsi Hervé Koubi.

Chorégraphe contemporain particulièrement prisé à l’étranger et surtout depuis sa pièce Ce que le jour doit à la nuit (2013), Hervé Koubi propose une danse puissante, masculine et rythmée, servie par des interprètes maghrébins et qui se rattachent, stylistiquement, au hip-hop. La réussite internationale de sa pièce Les Nuits barbares ou les premiers matins du monde (2015) n’a que confirmé ce sentiment d’un chorégraphe venant d’ailleurs, mais avec cette technique vernaculaire du hip-hop. Or, l’illusion est complète. Hervé Koubi vient du Sud de la France et de la danse contemporaine la plus scrupuleuse et ce hip-hop autant que le tropisme méditerranéen qui entoure ses œuvres relèvent de la démarche artistique. Non d’un hip-hop comme prédestination, mais comme choix artistique : ce qui change quelque peu les perspectives et mérite donc qu’on s’y arrête le temps d’un livre, au moins…